« Prenons l’exemple de Rémi… »
Dans le premier chapitre de l'ouvrage collectif « Trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité », une vignette illustre bien la difficulté d’établir le diagnostic de trouble déficitaire de l’attention (TDAH).
Pour établir un diagnostic précis de TDAH, les psychologues doivent aller au-delà des symptômes apparents et les interpréter en s’appuyant sur leur solide formation professionnelle et une méthodologie scientifique rigoureuse. Dans la vignette, Rémi qui est un enfant de six ans dont les parents viennent de se séparer, pourrait présenter des comportements s’apparentant aux symptômes de TDAH. On démontre qu’utiliser un simple questionnaire comportemental (comme le Conners) pour diagnostiquer cet enfant serait un exercice périlleux, sur le plan de la validité scientifique.
En effet, une étude citée dans ce chapitre révèle qu’il n’y a pas de relation cliniquement significative entre les scores obtenus à ces questionnaires et le diagnostic obtenus à l’aide d’outils plus objectifs, comme des tests cognitifs évaluant les capacités d’attention soutenue, par exemple. Ce sont de tels tests, utilisés à la clinique des troubles de l'attention de l’hôpital Rivière des Prairies, qui permettent de départager les faux positifs, des vrais cas de TDAH.
C'est donc dire que le pouvoir prédictif des questionnaires comportementaux reste faible en raison de la subjectivité du jugement nécessaire pour y répondre. Pour que le diagnostic soit précis il faut s’assurer, selon ces auteurs, d’utiliser des tests plus objectifs et plus valides.
Référence :
Chevalier, N., M.C. Guay, A Achim, P. Lageix et H. Poissant (2006). Trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité: Soigner, éduquer, surtout valoriser. Québec: Presses de l'Université du Québec.